Daudet [Tsukiyô Fukuda]

* Nom : Daudet
* Age : 12 ans
* Sexe : Mâle
* Taille au garrot : 1.49m
* Robe : Bai
* Race : New Forest

* Père & Mère : Reden du Reden & Etoile

* Physique : Il est à peu près conforme à sa race, à la seule petite exception qu’il a un dos un peu trop long. Il a des membres nets et bien dessinés, des pieds solides, une encolure courte et une avant-main puissante. Sa tête est caractéristique des poneys.
Il a également une raie de mulet et quelques poils en tête.
Et il est gros xDay

* Caractère : Bien que le New Forest soit une race réputée docile, Daudet est particulièrement têtu^^’ Il possède un fort caractère et ne travaille que s’il n’en a envie[c’est-à-dire pas souvent xDay] Il est quelque peu capricieux, entêté, borné, mais c’est aussi ce qui fait son charme <3
Il a besoin d’être sorti régulièrement, et est également [très xDay] gourmand^^’
Il est [souvent] de mauvaise humeur [u_u’] et est un peu mordeur. il chauffe assez vite à l'obstacle^^ et adore le saut. Il est très à l'aise en concours même s'il adore faire un peu tout et n'importe quoi de temps en temps!
Il a été très dur durant une période[mis au pré non-stop+avoine=pétage de plomb total]. Peu de gens pouvaient l'approcher, il avait même envoyé une palefrenière à l'hôpital!! Heureusement, alors que ran était sur le point de le revendre, le propriétaire des écuries, cascadeur à cheval l'a repris en main.
Aujourd'hui, il a gardé son sale caractère mais n'est pas "dangereux" xDay
Il adore les promenades en main ou se rouler dans le sable frais <3 [niaaah]
D'ailleurs il est tellement gros qu'il n'a réussi qu'une fois à faire un "180°" xDay Quand il se roule...Il fait juste un "90°" ^^' [bizaaaare u_u']
Il est actuellement au régime, ce qui ne l'empêche d'avoir droit à quelques carottes, pommes, poires, et bonbons ricola[bah quoi les chevaux aussi aiment les Ricola xDay]
Et ..comme il est gros et a très peu de garrot...il est très confortable <3

* Points forts : Il est particulièrement doué en CSO, où il a décroché pas mal de prix avec Tsu’. Il a également un bon niveau de dressage, et est assez polyvalent.

* Points faibles : Daudet n’a pas de point faible à proprement parler, en réalité son principal point faible vient de son caractère: en effet, bien qu’il ne soit ni vicieux ni agressif, il est preferable de ne pas lui metre un cavalier inexpérimenté sur le dos, au risqué de le désarçonner pra ses innombrables coups de c**. Bien qu’il aie un bon niveau dans un bon nombre de disciplines, ses caprices lui ont fait perdre autant de concours qu’il a gagné! Si un jour il decide de ne rien faire, il ne fera RIEN. Pas meme une seule petite incurvation, pas un seul petit saut. Nada.

Daudet [Tsukiyô Fukuda] Daudet55ma6

¤ Tsu' venait d'arriver dans le bâtiment réservés aux écuries. Elle longea les boxs, regardant chaque cheval se trouvant dans les boxs. Elle trouvait que certains étaient très beau, voire même absolument magnifiques. Mais ces chevaux là ne l'intéressaient pas. Certes, son poney n'avait pas la prestance ni l'élégance des purs-sang, mais il restait le premier dans son coeur. Il avait un sale caractère, un peu comme elle, et peut-être était-ce ce qui faisait qu'elle l'aimait autant. Il avait été très dur pendant une époque, et heureusement, on l'avait repris en main à temps...
La jeune fille finit par apercevoir, vers le fond, la tête de daudet qui dépassait du box. Elle pressa le pas, courant presque. Elle se rua dans le box. Il l'avait reconnu. Daudet lui donna un coup de tête affectueux sur l'épaule. Tsukiyô flatta son encolure, et posa son front contre son chanfrein. ¤

"Salut mon beau..."

¤ De toute évidence, la paille avait été changée récemment. Tsu' s'assit et contempla Daud' qui recommença à machouiller de la paille. Il était plutôt sale, ce qui la rassurait. Il était sorti régulièrement au pré; tant mieux. Quand il n'est pas sorti, il est assez dur à faire travailler, et de mauvaise humeur [xDay].
Au bout d'un moment, l'adolescente se leva et quitta le box. Toutes ses affaires avaient été mises devant celui-ci. Personne dans les environs. Super --'¤

"Et où je vais tout ranger moi maintenant? Pfff...Vraiment... J'arrive, il n'y personne pour me dire où est mon cheval, où ranger mes affaires... Je ne sais même pas où je suis censée dormir! Génial..."

¤ La mauvaise humeur de Tsukiyô était revenue. Et le mieux dans tout ça, c'était qu'elle parlait toute seule, au milieu des écuries.
Elle parcoura celles-ci encore une fois, et finit par trouver une porte sur laquelle était accroché un petit panneau "Sellerie-Propriétaire". ¤

"Eh bah!! On peut dire qu'ils les planque bien leurs sellerie ici! Ils ont peur qu'on leur vole leur matos ou quoi? Encore des parano'..."

¤ Elle ouvrit la porte et se retrouva au beau milieu dans beau bordel, comme souvent dans les selleries [xDay].
Au fond elle trouva l'emplecement qui lui était réservé. On lui avait quand même mis sa malle. Elle revint au box de Daudet et entreprit de ranger ses affaires. Elle accrocha un vieux licol à côté de la porte du box, et en mis un autre dans la sellerie. Ainsi, elle rangea selle, filet, collier de chasse, gogue, cravaches, bombes, boîtes de pansage, couvertures, chemises, couvre-reins, multiples tapis et licol.
Quand elle eut fini, elle était en sueur. Elle retira sa veste qu'elle posa sur le battant du box, et sortit quelques carottes qu'elle coupa et dispersa partout dans le box. Cela permettait à Daudet de s'occuper pendant un bon bout de temps à cherchers tous les morceaux enfouis sous la paille.
Exténuée, Tsu' se laissa tomber sur la paille, la porte du box grande ouverte.¤

Mary marchait dans l’écurie d’un air distrait. La jeune fille était accompagné de Kurt son dogue de bordeaux qui comme souvent maintenant lui collait au train. Au bout de plusieurs caresses sur différents chanfreins offerts, Mary remarqua une porte de box ouverte. L’équidé avait pourtant l’air à l’intérieur… et pourtant, il n’avait pas l’air accompagné… La jeune fille n’avait jamais vu ce cheval, il devait être nouveau, et son proprio ne devait donc pas être loin ! Mary se remit en route en direction du box quand elle entendit son chien grogner derrière elle.

« Ben qu’ès-ta nounours ? »

Elle sortit la laisse de cuir épais, et l’attacha au collier du molosse. Elle avança sur ses gardes vers la porte ouverte. En apercevant la jeune fille affalée sur la paille, la boule présente dans son estomac disparu, laissant place à une joie à peine voilée.

« Salut ! Moi c’est Mary ! T’es nouvelle dans l’coin ? »

En attendant une réponse de son interlocutrice, Mary attacha la laisse de Kurt à l’anneau d’attache présent sur la paroi à l’extérieur du box de Daudet. Si elle connaissait son chien, elle ne pouvait pas connaître la réaction de l’équidé à son contact.

¤ Tsuki’ s’endormait presque lorsqu’elle entendit une voix féminine qui de toute évidence, s’adressait à elle. Elle se leva aussitôt, une lueur de défi dans le regard. Mais pour qui se prenait donc cette fille pour oser pénétrer dans le box de son poney sans en demander l’autorisation ? Jamais personne ne l’avait encore fait à Tsu’. Après tout, il y avait des premières fois pour toutes choses… Le cœur de la jeune fille battait à cent à l’heure.
Elle continuait de fixer « l’autre » avec la même expression. Comment s’appelait-elle ? Elle le lui avait dit… Enfin il lui semblait… Ah oui, Mary ! Pff encore un prénom idiot, choisi par des parents idiots, qui ont été poussés par une famille idiote, et ce même nom donné à une fille idiote.
Tsukiyô finit par se calmer. La « Mary » voulait sympathiser ? Hmm… Alors autant s’amuser un peu avec elle… Pour une fois que quelqu’un lui parlait sur un ton calme et posé, autant en profiter… Un léger sourire apparut sur ses lèvres.¤

« T’es vraiment pitoyable. Tu crois que j’en ai quelque chose à faire de ton nom ? Tu te crois si importante, si parfaite ? Juste parce que tu penses être gentille, en essayant de sympathiser avec moi, tu es sûre que je vais t’accepter ? Tu te trompes. T’es comme les autres. T’es persuadée que c’est bien d’être aimable, de sourire aux gens. Pour leur plaire. Parce que, au fond, c’est ça que tu cherches. Tu veux plaire. Et à quoi ça va te servir ? A rien. T’es comme les autres. Exactement comme les autres. T’es conne. Mais moi j’suis pas comme toi. Pas comme eux. J’obéis pas au doigt et à l’œil à tout ce qu’on me dit. J’ai d’ordres à recevoir de personne. Et personne n’a à me donner d’ordres. Je fais ce que je veux. Alors je ressens pas ce besoin que vous avez tous de plaire aux gens. J’suis pas dépendante des autres. Je ne me suis jamais rabaissée devant personne et c’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Contrairement à toi, j’pense à voix haute. J’suis pas hypocrite. Parce qu’une hypocrite, c’est tout ce que t’es. Tu souris tout le temps aux gens, t’es tout le temps dispo, tout le temps gentille, tout le temps serviable. Mais qu’est-ce que tu penses, au fon de toi-même ? T’as simplement envie de tout les envoyer au diable. Mais t’oses pas leur dire. Parce que t’es qu’une lâche. T’as peur des autres. Tu sais que tu es leur proie parmi tant. Alors tu te protèges. Enfin t’essayes. Tant que tu peux. Tu te débats mais dans tous les cas tu finiras par te noyer. Alors après tu te promènes avec ton molossoïde juste pour te donner un style. T’espères quoi au juste ? Faire peur ? Une fois que je me serais tue, tu vas le lâcher sur moi parce que ce que je viens de te dire ne t’aura pas plu ? Pfff t’oseras pas. Parce que t’es pitoyable. Lâche. Conne.
Pour l’info’…c’est Tsu’… ou encore Tsuki’. C’est pour les intimes. Mais personne ne m’appelle comme ça. Parce que j’ai pas d’intimes. Mon nom c’est Tsukiyô. Tsukiyô Fukuda. J’te conseille de t’en rappeler. Ca pourra te servir. Mais je ne me fais pas de soucis. Tu ne pourras pas l’oublier. Jamais. »

¤ Sans rien dire d’autre, Tsu’ poussa brusquement « l’intruse » hors du box, se retourna, offrit une dernière carotte à son cheval, sortit à son tour puis ferma les deux verrous de la porte. Durant tout le temps du petit discours de Tsukiyô, Daudet n’avait pas bougé. Il était habitué à ses sautes d’humeur permanentes et cela ne le dérangeait plus. D’ailleurs, cela ne l’avait jamais dérangé.
Elle ramassa ses quelques affaires qui traînaient devant le box et regarda le chien qui était attaché à l’anneau. Un dogue de bordeaux, de toute évidence. Elle s’y connaissait pas mal, en chiens. Une belle bête, elle devait bien l’avouer. Elle balança son sac sur son épaule, fit mine de partir, puis s’arrêta net et se retourna vers Mary. ¤

« Détache ton chien de là, et ne le raccroche pas ici, si tu veux qu’il ne reçoive pas un joli coup de sabot dans son nez déjà bien aplati. Et… Ne t’approche plus jamais de mon cheval, ok ?! »

¤ Sans un mot de plus, elle s’éloigna. ¤

Mary n’avait pas arrêté de sourire sous les quolibets de la jeune fille. *Pfiouf quel flot de paroles* Tsuki’ devait avoir un besoin fou de parler a quelqu’un. Cette pensé la fit sourire encore d’avantage. Elle regarda la jeune fille s’éloigner… qu’avait-elle dit déjà ? à oui, que Mary devait se trouver parfaite ?

« Hey Tsuki’ ! Pour quelqu’un qui se dit sans foie ni lois, je trouve que ta un besoin fous de te protéger. T’a eu peur de te faire une amie ou quoi ? Ça casserait l’image de dur que tu t’es forgé ? Tu te crois si importante que je n’oublierais pas ton nom ? En tout cas pour quelqu’un qui se dit différent des autre je te trouve bien semblable… a force d’avoir peur de devenir une proie, tu ne seras bientôt plus rien… »

Mary détacha son chien et fit à son tour demi-tour dans le couloir de l’écurie. Kurt n’avait pas bougé, calcan son attitude sur celle de sa proprio. Sans plus ce soucier de la jeune fille, Mary se dirigea vers le box de sa jument.

« Allé puce on va voir Urbane »

¤ Tsu’ avait remarqué que pendant qu’elle parlait, la dénommée Mary n’avait pas arrêté de sourire. Néanmoins, elle n’avait pas fait de réflexion à ce sujet. Mais en entendant ses paroles, elle s’arrêta de marcher et une fois de plus, se retourna. ¤

« Le sourire est le meilleur moyen de se protéger quand on se sent attaqué. Tu es persuadée que le fait de me sourire sans arrêt va me déstabiliser. Tu te trompes. T’es pas la première à me faire ce coup là, crois-moi. Et de quel droit tu m’appelles Tsuki’ ? Je croyais t’avoir dit que c’était pour les intimes. Appelle-moi Tsukiyô. Et si tu penses qu’en échangeant que quelques paroles avec quelqu’un, tu vas devenir son amie, tu te fouts le doigt dans l’œil ma pauvre. J’suis pas comme les autres à cause de ça. Juste de ça. Parce que je ne cherche pas à plaire à tout prix. Je ne ressens pas le besoin de me faire des amis. Je vis très bien sans, et je vivrais toujours sans.Et ce n’est pas moi qui me suis forgée cette réputation de «dure ». Je m’en serais passée. Mais les autres s’n sont chargés pour moi. Penses ce que tu veux de moi. J’men fout. »

¤ Mais Tsukiyô ne partit pas tout de suite. Elle était absorbée dans ses pensées. Des amis. Elle en avait eu pendant un temps. Au Japon. Keiko était sa meilleure amie depuis toujours. Tsu’ l’avait rencontré à la petite école. Mais quand elle avait déménagé, elles s’étaient perdues de vue. Quelques coups de téléphone de temps à autre, puis plus rien. Chacune avait pris un chemin différent de celui de l’autre. En France, la jeune fille s’était refait quelques amis, mais ceux-ci avaient finis par la laisser tomber. Parce qu’elle n’était pas comme eux. Parce qu’elle avait un look différent. Un caractère différent. Pourtant, elle se sentait bien avec eux. Elle renaissait. Elle oubliait son côté si sombre, qui lui avait valu bien des mésaventures. Elle redevenait la Tsukiyô qu’elle était avant. Elle souriait, riait. Et de bon cœur. Sans se moquer des autres. Mais ce temps où l’insouciance la dominait était fini. Elle n’avait plus d’amis. Et elle savait pertinemment qu’elle aurait dû mal à s’en refaire. Beaucoup de mal. Et toutes ces séparations l’avait tellement fait souffrir qu’aujourd’hui, elle ne souhaitait plus s’en faire. Elle voulait rester seule. Pour toujours. Toute seule. Elle en aurait besoin, ça aussi elle le savait. Elle en avait eu besoin quand elle faisait ses « conneries ». Mais ils n’étaient pas là. Alors elle s’était débrouillée seule. Pas forcément de la meilleure façon qui soit, elle l’avouait. Mais qu’importe. Aujourd’hui elle était là, et personne ne pourrait plus jamais l’empêcher de faire ce qu’elle voulait. Plus personne ne lui fixerait de limite ; plus jamais. ¤

« Tu ne connais rien de moi, alors ne commence pas à me juger !! Tu ne sais rien !!!! Tu as toujours vécu de façon heureuse, je me trompe ? Si ce n’était pas le cas, tu ne m’aurais jamais dit ça. JAMAIS ! »

¤ Cette fois, Tsukiyô hurlait. Elle avait envie de se jeter sur cette fille, de la frapper, jusqu’à ce qu’elle gémisse. Un instant, elle fit un pas vers elle. Mais elle se ravisa. Elle ne voulait pas être virée dès la première journée. Elle se sentait si mal après les paroles de « l’autre ». Malgré elle, une larme coula sur sa joue. Elle s’en voulait de pleurer. Elle s’était pourtant promis de ne plus jamais pleurer… Elle s’éloigna en courant. ¤

Le sourire de Mary se figea, elle se retourna lentement pour refaire face à Tsuki’. Avait-elle toujours été heureuse ? Elle y réfléchit un court instant. Non bien sur, mais elle avait pris sur elle. La jeune fille n’avait plus de nouvelle de son père depuis plusieurs années et bien sur elle en éprouvait un manque. Souvent elle se forçait à sourire au début, puis elle remarqua que la vie semblait plus belle quand on décidait qu’elle était belle.

« Tu te trompe, la vie ne m’à pas trop épargnée… Et tu te trompe encore quand tu dis que c’est les autres qui t’on rejeté. Tu les intimides, tu leur fait peur, et tu crois que ce rapport avec les autres te plaît alors qu’en fait il te blesse plus qu’autre chose. C’est trop facile de dire que c’est la faute des autres ! Tu peux ‘en prendre qu’a toi-même, car les gens calquent leurs attitudes à ton égard sur celle que tu à avec eux… »

Mary s’arrêta de parler, à part la première phrase qu’elle avait lancée dans une voie faible et plaintive, elle avait dit tout cela d’une voie calme et posé qui contrastait avec la nervosité apparente de son interlocutrice. Mary observait plus profondément la jeune nippone. Comparé à Mary elle était grande, mais ce n’était pas dur. Elle n’aurait eue aucun mal à lui mettre une raclée et à la laisser là, allongé sur le carreau aux côtés de son chien. D’ailleurs celui-ci ne disait rien, il assistait à cette joute verbale sans broncher. Il jouait la puissance tranquile et rassurante auprès de Mary

¤ Cette fois s’en était trop pour Tsu’. Elle s’arrêta [encore une fois…] mais n’osa pas se retourner. Elle avait bien trop honte de ses larmes. Etaient-ce des larmes de tristesse, de rage, d’énervement ? Elle-même ne pouvait le dire précisément. Elle n’avait jamais pensé ce qu’elle avait dit à Mary. En disant qu’elle croyait que « l’autre » se trouvait parfaite et qu’elle avait eu une vie sans problème, elle avait menti. Tsu’ savait pertinemment que la vie n’épargne jamais personne, et elle était plutôt bien placée pour le savoir. Mais elle avait bien trop d’orgueil pour l’avouer à Mary. Elle avait déjà suffisamment du mal à se l’avouer à elle-même… Néanmoins elle repris d’une voix qu’elle voulait calme. ¤

"Pourquoi tu dis ça ? Tu m’as connu il y a à peine cinq minutes. Tu ne sais rien de moi. Tu en sais aussi peu sur moi que j’en sais sur toi. Tu ne sais pas. Tu ne sais pas comment j’étais avant…avant… Tu ne sais rien du tout !! Comment peux-tu dire que c’est à cause de moi si on me rejette ? Figure-toi que des amis, j’en ai eu ! Mais ils m’ont rejetée et je n’avais rien demandé à personne ! Et tu sais pourquoi ils m’ont rejetée ? Parce que je ne suis pas française. Parce que le français n’est pas ma langue maternelle. Parce que j’ai un look différent ! Tu trouves ça normal d’être exclu de la société juste parce qu’on est une étrangère, parce qu’on s’habille en noir et qu’on se peint les ongles en noir, qu’on met des bijoux jamais vus ailleurs ? Tu trouves ça normal ? J’ai té virée de la même manière qu’on vire les noirs, les handicapés mentaux et les vieux bourrés de maladie ! Je ne rejette pas la faute sur les autres je dis seulement la vérité. Ce sont les autres qui m’ont poussé à être comme je suis aujourd’hui ! Et tu sais pourquoi j’te dis tout ça alors que je ne te connais même pas ? Parce que j’voudrais que quelqu’un comprenne. Mais les gens sont trop bouchés pour comprendre. Ils comprennent rien. J’te l’ai déjà dit. J’me fout royalement de ce que tu penses de moi. J’essaye juste de te faire comprendre que tu te trompes ! Mais ça, après ce que tu viens de me dire, j’crois que c’est plutôt mal barré. T’es bien trop sûre de toi pour piger ce genre de choses."

¤Tsukiyô avait tout cela en continuant de tourner le dos à Mary. De la tristesse se percevait dans sa voix. L’agacement avait fait place à la rage, la rage à la mélancolie. Elle s’en voulait d’avoir dit tant de chose à une inconnue. Elle se sentait encore plus mal qu’avant. Pourquoi avait-elle dit ça ? Qu’est-ce qui l’avait poussé à le faire ?
Elle passa sa main sur son visage pour essuyer ses larmes et se dirigea vers la sellerie où ses affaires étaient rangées. Elle revint vers le box de son cheval, la tête haute sans prêtre attention à son interlocutrice qui était toujours là. Elle rentra dans le box de Daudet et entreprit de le brosser énergiquement en ignorant catégoriquement « l’intruse ». Si s’énerver ou pleurer n’arrangeait pas les choses, peut-être que le travail et la fatigue lui permettrait de se calmer.
Une fois qu’elle eut fini, elle ne savait toujours pas si « l’autre » était encore là. Elle s’en aperçut en sortant du box pour aller chercher sa selle. Mary était toujours devant le box, son dogue à côté d’elle. Tsu’ aurait bien voulu connaître le nom de ce chien, mais…trop de fierté en elle l’empêchait de poser la question. ¤

En entendant la tirade de la jeune fille, Mary voulut s’approcher, mais s’en abstins. Tsuki’ fila vers la sellerie et revint tout aussi vite dans le box de Daudet. Mary hésita, puis finalement s’approcha du box en ordonnant préalablement à son chien de se coucher et de ne pas bouger.
Elle s’appuya et observa la jeune nippone qui brossait énergiquement le poney sans ce soucier d’elle. Tsu’ avait l’aire d’une jeune fille sure d’elle, forte et indépendante, et pourtant elle était très fragile.

« Enfaite ta carapace n’est pas si solide… Les gens réagissent à ce qu’ils voient, à ce qu’ils sentent, comme toi, comme Daudet (le nom du cheval est écrit sur la porte du box). Comment expliques-tu que ton cheval ne te rejette pas ? Tu n’as pas le même comportement avec lui qu’avec les gens qui t’entoures. »

Mary réfléchit un instant puis reprit, toujours sur le même ton calme et posé.

« Quand je suis venue vers toi, j’ai vue que tu étais habillé de noir, j’ai vu que tu étais nippone. Je ne t’ai pas sauté dessus avec une fourche en criant au monstre ! Je suis venue te voire direct, mais c’est toi qui ma jeté, pas l’inverse. »

Mary se baissa, attrapa le cure pied et le tendit à la jeune fille qui avait fini de bouchonner son cheval.

¤ Même si elle faisait semblant de l’ignorer, Tsukiyô écoutait avec attention les paroles de Mary. En temps normal, elle lui aurait répondu du tac au tac. Mais cette fois elle ne dit rien. Elle n’arrivait pas à rassembler le courage nécessaire pour lui répondre encore une fois. Avait-elle le même comportement avec les gens qu’avec son cheval ? Non. ¤

« C’est vrai je n’ai pas le même comportement avec Daudet. Mais tu sais pourquoi ? Simplement parce qu’il est un cheval. Et comme c’est un cheval, il ne m’a jamais rejetée. Il s’en fout que je sois japonaise ou de mon look, du moment que je suis sympa avec lui et que je m’en occupe bien. Mais c’est pas le cas des humains. A ton avis, comment j’aurais pu me faire des amis si j’avais été comme je suis ? J’aurais pas pu. C’est depuis que j’ai compris qu’on jugeait trop les gens sur leur apparence que j’évite de me lier aux autres. Parce que vous êtes tous pareils. Tu dis que t’es venue vers moi mais au fond de toi-même, qu’est-ce que tu pensais de moi ? T’as pas eu peut de moi ? L’idée de partir ne t’es pas venue à l’esprit une seule seconde ? »

¤ Cette fois Tsu’ regardait Mary droit dans les yeux. Et là, elle disait la vérité. Elle avait du mal à croire qu’elle n’avait pas eu envie de partir en la voyant. Non c’était impossible. Personne ne peut vouloir essayer de faire sa connaissance. C’était tout simplement impossible. Trop longtemps, Tsu’ avait renié celle qu’elle était vraiment et avait fini par devenir définitivement celle qu’elle était aujourd’hui. Comment pouvait-on accepter les autres quand on ne s’acceptait pas soi-même ? Comment ?...
Tsukiyô avait en vain tenté de comprendre pourquoi. Pourquoi elle avait plongé dans la drogue et la dépression pendant une époque, pourquoi avait-elle voulu en finir une bonne fois pour toute avec cette vie qui ne l’avait que trop détruite. Tout cela était lié avec un nœud que personne ne pourrait jamais défaire. Elle continuerait à vivre avec cette autre qu’elle était devenue, traînant comme un boulet un passé vers lequel elle ne cessait de se retourner. Elle s’était juré de repartir de zéro. Mais elle n’y arrivait pas.
Elle avait oublié ce qu’était la gentillesse et le bonheur. Elle ne connaissait plus que la haine et le rejet. Même s’il était impossible d’effacer tous ses actes, était-il faisable de réapprendre ? Elle en doutait sérieusement. Trop de choses s’étaient passées, elle s’était égarée pendant trop longtemps et avait été trop loin pour retourner sur le droit chemin. Et même si c’était réalisable, elle n’en avait pas la force. Tout cela l’effrayait. Comment pourrait-elle sourire à nouveau ? Se sentir bien, connaître l’insouciance, cela lui était-il autorisé ? Non… Non, elle n’en avait pas le droit. Elle refusait de prendre le risque de faire souffrir les autres comme ils l’avaient fait souffrir. Pourtant, elle savait bien qu’avec toutes ses paroles, elle en avait blessé plus d’un. Mais qu’était-ce comparé à la douleur du rejet après plusieurs semaines, mois, années d’amitié ou d’amour ? Tsu’ non plus ne voulait plus connaître ce mal. Mais on ne peut y échapper que difficilement. Et c’est ce qui l’avait amené à faire ses « conneries », comme elle les appelait. La drogue, l’alcool, la dépression, l’automutilation, la souffrance que l’on ressent lorsqu’on pleure seul dans le noir… Elle ne souhaitait cela à personne, pas même à ses pires ennemies. Elle savait trop bien les vies que cela pouvait gâcher.
Des larmes coulèrent à nouveau sur ses joues. D’un geste rageur, elle les essuya et vit que Mary lui tendait le cure-pied. Elle hésita puis le prit d’un geste brusque, murmurant un « merci » à peine audible. Pourtant, elle était sûre que l’autre jeune fille l’avait entendu… ¤

+2points pour ta répartie cinglante =D et encore 2points pour les soins à Daudet

Mary lâcha le cure pied une fois que la jeune fille l’avait bien en main. Elle fut un instant déstabilisé par les larmes qui coulaient sur le visage fermé de Tsu’ mais se ressaisit. La jeune nippone avait l’aire particulièrement fragile sous ses aires de dure.

« Daudet à beau être un cheval, il en est pas moins vivant, il ressent le comportement que tu à a son égard tout comme nous on ressent celui que tu a pour nous. C’est vrai que l’ors de première agression à mon égard j’ai hésité à partir… » Mary disait ses derniers mots en rigolant. « Mais je suis toujours là non ? »

La jeune fille marqua une pause puis entra dans le box ou elle s’appuya contre le mur.

« Ne refuse pas systématiquement les mains tendues, ça te fait autant de mal à toi qu’aux gens que tu envoie promener. A force de jeter les gens qui viennent vers toi, ils ne viendront plus… et ce serait dommage… »

¤ Pendant qu’elle curait les pieds de Daudet, Tsukiyô n’avait pas cessé d’écouter les propos de Mary. Elle eut encore plus envie de pleurer. Et elle ne savait toujours pas pourquoi… Comment était-elle avec lui ? Comment se comportait-elle ? Pour elle, il n’y avait pas de différence. Ou plutôt... Elle trouvait ça naturel. Parce qu’elle ne se sentait pas rejetée. Parce qu’elle se sentait bien. Elle n’avait pas peur. Parce que tous ces sentiments qu’elle ressentait vis-à-vis des autres, tous ces mélanges de sensations, au fond, cela restait bien de la peur. Elle qui rejetait les autres. Mais cela restait la faute à certains d’entre eux… Mais devait-elle néanmoins rejeter cette faute sur tous ? Selon elle, oui… Car pour elle, ils étaient tous pareils. Mais elle, elle aussi était humaine. Alors elle aussi restait comme eux. Qu’elle le veuille ou nous, ils étaient tous, absolument tous identiques, et elle y comprit.
Il est vrai qu’après avoir été exclue comme elle l’avait été pendant un temps, Tsu’ aurait pu se poser la question de la souffrance que toutes ces personnes avaient pu ressentir après s’être faites rejetées. D’ailleurs, elle se l’était demandé. Mais pour elle, encore une fois, c’était différent. Les « autres » n’étaient pas exclus d’un groupe, mais seulement d’elle seule. Si elle avait envie de rester seule, en quoi cela leur posait-il un problème ? Mais avait-elle réellement envie de rester seule ? Elle n’avait toujours pas chassé Mary, et aurait pu la laisser partir d’elle-même. Car quand cette dernière avait failli s’en aller, c’était bien Tsu’ qui l’avait interpelée…
Cette pensée la brouilla encore plus. En cet instant, elle ne savait même plus si elle voulait rester avec Mary, rester seule, s’occuper de Daudet, dormir, pleurer, hurler… Elle n’en savait rien.
Le rire de l’autre jeune fille lui fit l’effet d’un coup de poignard dans le cœur. Rire. C’était bien ça dont elle avait envie depuis tant d’années. Mais comment riait-on ? Elle l’avait presque oublié depuis tout ce temps…

Elle remarqua soudain que Mary était entrée dans le box. Elle n’y avait pas prêté attention jusque-là. S’il y avait bien une chose à ne pas faire avec Daudet, c’était bien ça. Aussitôt, le poney, s’avança vers Mary et fit mine de la mordre. Tsu’ lui donna une tape sur le nez. Il renâcla et recula vers le fond de son box.¤

« T’as peut-être raison quand tu dis que c’est moi qui ne rejette pas Daudet, mais je te l’ai déjà dit tout à l’heure ! Il s’en fout de la façon dont je suis habillée ! Je sais très bien qu’il ressent les sentiments, mais c’est bien parce qu’il est un cheval qu’il est différent. Il ne juge pas sur l’apparence. Il juge sur la façon dont on le traite. Si je commençais à le surmener, à ne plus m’en occuper comme je le fais, à le monter de façon brutale, il me foutrait par terre et me ferait une vie infernale. Mais ce n’est pas le cas. Alors il m’accepte. Si les gens ne m’avaient pas repoussée sur mon apparence et mon passé comme ils l’ont fait, je ne serais jamais devenue celle que tu as sous les yeux. »

¤ Elle avait fixé Mary droit dans les yeux, mais les baissa. Elle avait honte d’elle-même. Elle aurait voulu disparaître sous terre, devenir invisible, mais ne voulait plus qu’on la voit. Elle vit tomber une larme noire. Son maquillage avait coulé. Elle se laissa tomber sur la paille, dos au mur, et enfouit son visage dans ses bras. Elle ne s’était pas sentie aussi lamentable et misérable depuis un bon bout de temps… ¤

Quand elle vit le poney venir vers elle la gueule grande ouverte dans l’intention de la mordre, la jeune fille hésita à lever la main pour le faire reculer, mais Tsu’ fut plus rapide. La jeune nippone tenta encore d’expliquer ses actes puis baissa les yeux. Mary ne réagit pas tout de suite en la voyant s’assoir à nouveau dans la paille, n’ayant pas encore réalisé. Mary ressentit une impression bizarre, un léger malaise mêlé d’une envie irrépressible de la prendre dans ses bras.
Elle n’hésita pas, se mettant à croupis à côté de Tsuki’, Mary l’encercla de ses bras, la berçant doucement pour qu’elle ravale ses larmes.

« C’est rien, doucement, c’est rien »

La jeune fille allait-elle encore se montrer agressive ? Allait-elle la rejeter en jugeant injustement son acte comme pure charité, ou accepterait-elle le contact de la jeune fille le considérant comme un réconfort. Mary s’en fichait et même si l’attitude de Tsu’ se révélait être défensive, elle ne changerait quand à elle aucunement son attitude. (je sais pas si ma dernière phrase est très française mais bon tampis lol)

¤ Alors qu’elle était toujours assise par terre, le visage caché dans ses bras, Tsukiyô ne s’aperçut pas que Mary s’approchait doucement. Quand elle sentie le contact de l’autre fille, elle eut d’abord un mouvement de recul, puis finalement ne bougea plus. Elle n’en avait plus la force. Les deux filles restèrent ainsi quelques minutes, puis Tsu’ se dégagea. Pas violemment. Elle ne pleurait plus mais avait toujours les yeux rougis par les larmes et était maintenant victime d’un bon mal de tête.
Daudet s’approcha lentement et lui donna un petit coup de tête sur l’épaule. Elle sourit et se releva. Même si elle se sentait mieux, elle n’était pas encore prête à rester trop longtemps aux côtés d’une fille qui lui était une quasi-inconnue. Après tout, elle ne connaissait que son nom. Et qui était-elle pour avoir oser la prendre dans ses bras ? Non. Tsukiyô ne devait pas avoir cette pensée. Elle le savait. Elle devait résister. Sinon, tout ça n’aura servi à rien. Tout ça quoi ? Elle-même l’ignorait. Ce qu’elle savait, c’était qu’elle se sentait beaucoup mieux maintenant, même si elle était intimement convaincue de s’être complètement ridiculisée. Les yeux rouges, le maquillage qui avait coulé, les cheveux mal coiffés, de la paille partout… Pitoyable. Elle se trouvait pitoyable. Mais l’image qu’elle se faisait ‘elle-même dans sa tête lui donnait presque envie de rire. Mais pas question de rire devant Mary. Pas encore. Mais peut-être un jour pourra-t-elle le faire librement, sans appréhension. Elle voulait y croire. Pourquoi ne pas faire de cette fille une alliée ?
Non. Pas « cette fille ». Mary. Pas « une alliée ». Une… amie ? Amie… cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas prononcé ce mot dans sa tête. Amie. Ca fait quoi des amies ? Qu’est-ce qu’elle faisait elle, avec ses « amies » ? Elle fumait. Elle volait. Elle insultait les passants. Elle buvait. Et elle faisait d’autres conneries auxquelles elle ne voulait même plus penser. Non des amies ça ne fait pas ça. Des amies… elles discutent ? Oui mais elles discutent de quoi ? De mode ? Tsu’ ne connaissait personne qui avait les mêmes goûts qu’elle. De garçons ? Elle s’en fichait. Ca fait quoi alors ?
Une pensée traversa l’esprit de Tsukiyô. Le cheval. Ca, ça pouvait réunir des gens. A défaut de garçons, de mode et d’autres cancans comme sujet de conversation, il y avait le cheval. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé ?
Peut-être parce qu’elle n’avait jamais parlé de cheval avec quelqu’un. Peut-être parce qu’elle n’était jamais partie en balade avec quelqu’un. Peut-être parce qu’elle faisait toujours tout toute seule.
Faudrait voir ça. Oui, faudrait voir.

Tsu’ sortit de ses pensées et se rendit compte qu’inconsciemment, elle s’était « collée » à son cheval, et entortillait sa crinière autour de ses doigts. Mary s’était relevée. Tsukiyô, après une dernière caresse à Daudet, sortit du box et se tourna vers Mary.¤

« Euh… et à part ça… T’habites où ? xD ~~[ouaaah quelle questiiiooon xD]~~ »

¤ Elle continuait de fixer l’autre jeune fille quand elle s’aperçut [après quelques secondes tout de même] de l’énormité qu’elle venait de sortir. « T’habites où » Nan mais vraiment, pourquoi avait-il fallu qu’elle sorte une bêtise pareille à un moment pareil ?
Ma vieille, la prochaine fois, tu tourneras ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler…¤

Mary se releva une fois que la jeune fille eu fini de pleurer. Elle était ravie que celle-ci ne se soit pas offusqué ou échappé quand elle l’avait pris dans ses bras. Le chien attendait toujours dans le couloir de l’écurie et ne bronchait pas. Quel patience ce molosse. Pendant que Tsuki’ s’était approché de son poney, Mary était sortie pour caresser le chien. Quand la nipponne lui demanda où elle vivait, elle avait résisté à la tentation de sourire. Elle répondit le plus naturellement du monde.

« Dans la chambre B et toi ?»

C’était la première fois qu’elle lui adressait la parole pour lui demander quelque chose gentiment et la jeune fille en fut asses heureuse, comme si ce simple fait allait illuminer toute sa journée.

¤ Tsukiyô avait détourné le regard dès l’instant où elle s’était rendue compte de la question qu’elle avait posée. Elle fixait désormais le molosse de Mary, comme si elle y trouvait un intérêt soudain-non pas qu’elle ne s’intéressait pas aux chiens, mais en cet instant, celui-ci n’était pas sa plus grande préoccupation. Elle se sentait de plus en plus ridicule. D’abord elle insultait l’autre fille [chose normale chez Tsu’], en suite, elle pleurait dans ses bras, et elle finissait par demander où elle habitait ! Ses anciennes « amies » auraient bien des raisons de rire si elles la voyaient maintenant ! Il y avait de quoi. La situation n’était pas juste un peu comique. Elle était carrément hilarante, à son grand désespoir. Tsu’, la grande Tsu’ en personne, ancienne yankee, venait de se ridiculiser comme une gamine de dix ans. Mais curieusement, au lieu de la remplir de rage, le simple fait de penser aux dernières minutes écoulées lui donnait envie de rire aux éclats. Elle ne put s’empêcher de laisser apparaître un sourire [un peu crispé, vu la manière dont elle essayait de le réprimer] et leva les yeux vers Mary. ¤

« Bon tu peux me le dire. Tu me trouves ridicule, pas vrai ?! Avoue. T’as autant envie de rire que m… »

¤ Elle se retint au dernier moment. Encore une parole idiote qui était sortie. « Autant envie de rire que moi » ? Tsu’ venait d’avouer [à Mary et par le fait à elle-même] qu’elle avait envie de rire. De rire ! C’était bien sa plus grande honte depuis des années. Car son envie ne provenait pas du fait d’être cruel ou de se moquer volontairement de quelqu’un. Ou plutôt si. Elle se moquait d’elle-même.
Etourdie par tant d’idioties de sa pas, Tsukiyô s’appuya contre la porte de son box et leva les yeux aux ciels. Elle s’aperçut qu’elle n’avait toujours pas répondu à la question que lui avait posée Mary. ¤

« En fait je ne parlais de la chambre, je voulais plutôt te demander d’où tu venais, enfin… où tu vis quand t’es pas ici quoi… Sinon j’suis dans la chambre X « [ ~~j’ai mis X parce que j’ai pas encore de chambre… et ça le faisait pas vraiment de dire que je dormais dans le box de Daud’ xDay~~]

¤ Et voilà que maintenant elle n’arrivait même plus à se faire comprendre ! Tsukiyô avait hâte que cette journée se termine, qu’elle puisse enfin se réfugier dans son lit et oublier tout ça. Mais au fond d’elle-même, avait-elle réellement envie d’oublier. Pas sûr. Parce qu’avoir vidé son sac comme elle venait de le faire lui avait fait du bien. Se dire que si un jour elle avait besoin d’être soutenue, elle n’aurait plus la nécessité de retomber dans la drogue. Et si un jour c’était à Mary d’être soutenue, alors… Alors que ferait-elle ? Serait-elle capable de l’aider ? En serait-elle digne ? Ne la ferait-elle pas tomber au plus bas, comme cela s’était produit avec elle. Peut-être devrait-elle s’éloigner de l’autre jeune fille. Tsukiyô avait trop peur de la blesser, de l’enfoncer, de la détruire et de l’entraîner dans ce qui avait été, et continuait d’être, son enfer. Le meilleur moyen de la protéger serait probablement de ne pas la fréquenter.
A cette idée, Tsu’ se redressa vivement et eut un mouvement de recul, mais la tentation était trop forte. Elle n’avait pas envie de partir. Elle voulait rester « amie ». Ou si elle ne l’était pas, au moins ne pas fuir. Elle l’avait fait trop souvent pour ne pas avoir envie de recommencer. Et son égoïsme la poussait à ne pas le faire…¤

Mary regarda la jeune fille droit dans les yeux. Elle avait envie de rire ? Mary ne trouvait pas ça ridicule. Elle sourit néanmoins en voyant la gène de son interlocutrice.
Pour elle ça n’avait rien de ridicule de s’intéresser aux autres, et sa question n’avait rien de maladroite.

« Je vis dans le pays basque d’habitude, avec ma mère ! J’adore l’endroit où j’habite, j’ai les montagnes et la mère à proximité ! C’est superbe ! Les gens la bas, ils sont heureux de vivre, ils ne sont pas stressées et prennent le temps d’apprécier les moments à fond ! Cette mentalité me manque un peu, pasque chez moi tu peu sortir n’importe où le soir, tu ne te fait pas agresser par des gros cons, au contraire, les gens te payent à boire pour le plaisir d’un beau sourire… Et toi ?»

Oups, Mary s’était un peu égarée et elle en fut un peu perturbée ! Elle adorait son pays basque natal et était capable d’en parler pendant des heures… Cette faiblesse de sa part la fit sourire de plus belle.